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sur sept provineeè, ayvoir ceUes de Vienne, de Bourges, de Bordeaux, d’Auehpu de Novempopulanie, de Narbonne.d’Aix etd’Embrun, pour y exercer le vicariat dn saint Siège, convoquer les assemblées synodales, et réformer canoniquement les jugemens ecclésiastiques. En vertu de ce privilège, les archevêques de Vienne s’intitulèrent primat* de* primats ; mais ils n’y gagnèrent qu’un vain nom, les autres primats ne voulant pas reconnoître un rescrit si manifestement subreptice.

12. Si l’on demande maintenant quel bien a prodiit cette institution, nous ne voyons pas qu elle ait engendré autre chose que des jalousies, des haines et des procès. Est-il donc surprenant qu’il ne reste de tous ces fastueux titres que le nom ? Pour ne parler que de la primatie de Lyon, qui a subsisté jusqu’à nos jours, à peine fut-elle établie qu’elle éprouva la plus grande opposition delà part des François, sur-tout de la part des archevêques de Sens, comme on peut le voir dans les lettres 50,54,59. 60, 65, 236, 237, d’Ives de Chartres. Daimbert, archevêque de Sens, ayant ensuite reconnu la primatie de Lyon, Louis-le-Gros en fut si indigné, qu’il écrivit à Calixte II pour eo denianderrabolition. Saleltretrës-pressante mérite d’étre lue. « En suspendant par égard pour moi, dit-il, le » décret qui avoit été rendu cintre l’archevêque de Sens, vous avez un peu soulagé ramertume » de mon coeur ; mais en nelesuspendant qne"pour > un temps, vous m’avez laissé dans la même inquiétude. Onvojtbienque l’archevêquedeLyon » n’a pas entièpément renoncé à la primatie qu’il < aU’ectionn^ant ; mais, pourvous dire la vérité, » l ’embrasenwn t de mon royaume el le danger demav ie ■ me toucheroient moins que l’opprobre de cet assujettissement. Il est évident qu’une innovation comme » celle-là tend ânotreavilissement. » Iji raison qu’il en donne, c’est que la ville de Lyon étoit alors sous la domination de l’Emjtereur. C’est pourquoi il ajoute ; • Cela étant ainsi, vous devez empè- • cherque la citédeLy on, qui appartient à un autre » royaume, ne s’illustre à nos dépens. • Cette raison ne subsistant plus àl’époque où l’hilip|)e-le-Bel fit l’acquisition du domaine de la ville de Lyon, il consentit, en 1312, que les appels des jugemens du métropolitain de Sens (car ceux de Rouen et de Tours avoient déjà secoué le joug ; fussent portés à la primatie : privilège unique dans l’église de France, qu’aucun autre primat n’a pu conserver hors de sa province, ni celui de Bourges, ni celui de Bordeaux, ni celui de Narbonne, ni celui de Trêves, ni celui de Vienne, ni aucun autre dans toute l’église.

IV.

Des Atteintes portées à quelques-uns des Droits des Evéques.

13. L’autorité des souverains Pontifes en étoit venue au point,qu’elle ne respectoit plus les droits