à Herode, lesquels avoient auparavant
servi de gardes à Cleopatre. Les Gaulois étoient toujours la ressource des
plus foibles : les Rois d’Orient n’entreprenoient point de guerre, qu’ils
n’en eussent à leur solde : étaient-ils
chassés de leur Trône, aussi-tôt ils
avoient recours à eux. Le seul nom de
Gaulois imprimoit une si grande terreur, que les Rois achettoient d’eux la
paix avant même que d’être attaqués.
Les Gaulois se louoient indifféremment à tout venant, en sorte qu’ils se
battaient les uns contre les autres, et
s’entregorgeoient. Les cohortes Gauloises se révoltaient souvent contre les
Empereurs Romains, et s’en faisoient
redouter : elles les faisoient et défaisoient, comme bon leur sembloit. Elles avoient coutume de se mettre en
campagne au solstice d’Eté. Les Gaulois étoient légers et inconstans dans
leurs résolutions ; ils aimoient ordinairement la nouveauté, et faisoient la
guerre pour la moindre chose. Pour
marque qu’ils approuvoient la harangue de leur Chef, ils avoient coutume
de faire du bruit avec leurs armes.
Les Gaulois étoient fort blancs et
de grande taille : ils avoient les cheveux naturellement roux, et ils usoient
d’artifices pour augmenter cette couleur. Ils les lavoient fréquemment dans
une espèce de lessive de chaux ; et ils
les rendoient aussi plus luisans en les
retirant sur le sommet de la tête et sur
les tempes : par ce moien leurs cheveux s’épaississoient tellement qu’ils ressembloient aux crins des chevaux. Quelques-uns se rasoient la barbe ; d’autres
la portaient médiocrement longue. Les
Nobles se rasoient les joues, et portaient
néanmoins des moustaches qui leur couvroient toute la bouche. C’est pourquoi lorsqu’ils mangeoient, leur viande s’embarrassoit dans leurs moustaches ; et lorsqu’ils bûvoient, elles leur
servoient comme de chausses pour fil-
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