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prospectus-spécimen

revendiqua pour la Congrégation de Saint-Maur l’honneur de publier les monuments de l’histoire nationale. Dès que sa demande eut été exaucée, il jeta les yeux sur dom Martin Bouquet, qui se mit résolument à l’œuvre et vécut assez longtemps pour faire imprimer les huit premiers volumes de la collection à laquelle son nom restera toujours attaché. Les tomes suivants furent publiés par les frères Audiquier, par dom Poirier, dom Précieux, dom Housseau, dom Clément et dom Brial.

Le treizième volume était terminé quand la Révolution dispersa les religieux de la Congrégation de Saint-Maur et suspendit l’impression de toutes les grandes collections historiques commencées au XVIIIe siècle.

L’ancienne Académie des Inscriptions n’était jamais restée indifférente à la publication du Recueil des historiens. Plusieurs membres de cet illustre corps avaient généreusement offert et prêté leur concours aux Bénédictins. Pour ne citer qu’un fait, mentionnons un rapport que La Curne de Sainte-Palaye rédigea pendant que dom Bouquet préparait ses premiers volumes. Le savant académicien offrait des notices sur les auteurs dont les ouvrages allaient s’imprimer, il proposait M. de Foncemagne et l’abbé Dubos pour placer, à la tête de chaque race, « des discours ou traités généraux dans lesquels seroit exposé le plan du gouvernement politique, militaire, ecclésiastique et civil, à quoi l’on auroit joint d’autres discours sur les grandes charges de la couronne et sur l’état des sciences, des lettres et des arts ». Secousse et l’abbé Lebeuf se seraient chargés de la partie géographique.

Jalouse de conserver les traditions de l’Académie, la deuxième classe de l’institut ne fut pas plus tôt organisée qu’elle porta son attention sur le Recueil des historiens. Dom Brial, qui avait fait paraître le treizième volume en 1786, ne s’était point laissé décourager par les événements. Au sein de la retraite où il vivait depuis la suppression de son abbaye, il travaillait à recueillir les matériaux des volumes suivants, et l’un de ses vœux les plus chers fut accompli le jour où l’institut le chargea de continuer la publication du Recueil. Il ne cessa d’y travailler avec une ardeur toute juvénile jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans. L’Académie des inscriptions et belles-lettres lui donna pour successeurs MM. Daunou et Naudet, qui depuis ont été remplacés par MM. de Wailly, Guigniaut et Delisle.

Le plan général adopté dès l’origine et suivi encore de nos jours consiste à partager nos annales en périodes plus ou moins étendues et à réunir successivement les monuments historiques de tout genre qui se rapportent à chaque période.

Le tome I est consacré aux Gaulois et aux Francs jusqu’à Clovis ;

Les tomes II, III et IV, aux Mérovingiens ;

Le tome V, à Pépin le Bref et à Charlemagne ;

Le tome VI, à Louis le Débonnaire ;

Les tomes VII, VIII et IX, aux Carlovingiens depuis la mort de Louis le Débonnaire ;

Le tome X, à Hugues Capet et à Robert ;

Le tome XI, à Henri I ;

Les tomes XII-XVI, à Philippe I, à Louis VI et à Louis VII ;

Les tomes XVII, XVIII et XIX, à Philippe-Auguste et à Louis VIII.

Avec le tome XX s’est ouverte une nouvelle série, comprenant les règnes de