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BLANCHISSAGE

linge et de le partager au moins en trois parties ; savoir : le linge fin, le linge de couleur et celui de cuisine ; si l’on agissait autrement, une portion du linge se blanchirait aux dépens de l’autre, et le linge fin serait retiré du cuvier plus sale qu’il ne l’était auparavant.

Beaucoup de personnes sont dans l’usage d’essanger le linge avant de le mettre à la lessive, c’est-à-dire de lui enlever la graisse par un simple lavage à l’eau froide. Le linge ainsi décrassé salit moins la lessive et se nettoie aussi plus facilement. Pour éviter que le linge ne se détériore en l’accumulant tout imprégné encore de saleté, on a donc soin de l’essanger à mesure qu’on le salit et de le faire sécher.

Lorsqu’il s’agit de lessiver, on place un grand cuvier sur un trépied de bois et on y arrange le linge pièce à pièce, ayant soin de mettre tout le linge fin en dessous et le gros linge par dessus. Pressez-le, faites qu’il ne reste aucun vide et qu’il soit partout d’une épaisseur égale. Couvrez votre linge d’une toile très forte et assez grande pour déborder tout autour du cuvier. Mettez sur cette toile les cendres de bois neuf qui doivent fournir l’alcali ou carbonate de potasse qui formera la lessive et dont la quantité doit être proportionnée à celle du linge à blanchir. Repliez la toile par dessus les cendres que vous étalerez de manière à former une couche égale. Ayez sur le feu un grand chaudron rempli d’eau chaude, mais non bouillante, et versez-en dans le cuvier.

Au bas, et sur le côté de ce cuvier, est un trou que l’on bouche avec un tortillon de paille replié sur lui-même et disposé de manière à laisser filer la lessive, qui tombe dans un seau placé au-dessous, après avoir traversé toute la masse du linge.

Quelquefois on met à la place du seau une rigole ou gouttière qui reporte cette lessive, dans la chaudière où elle se réchauffe à mesure.