Page:Recueil de monologues dits par les frères Coquelin, 1893.djvu/179

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Mais non, au lieu de ça, on s’occupe à des bêtises… tenez, par exemple : le divorce ! Mais c’est indécent, le divorce ! c’est une excitation à la débauche !… D’abord la loi dit que la femme doit suivre son mari… Eh ! bien, si elle divorce, elle ne peut pas le suivre, ou bien alors ça devient un crampon, et puis, ce n’est pas la peine ! Non ! le mariage doit être indissoluble, seulement il faut choisir des épouses sérieuses. Ainsi, si c’était moi, je défendrais de prendre ses femmes chez les jeunes filles… il n’y aurait que les veuves qu’on pourrait épouser, ce serait le seul moyen d’être heureux en ménage. C’est à ce point qu’on me dirait : "Tu vas épouser mademoiselle…, qui n’est pas veuve ! " Quand ce serait ma propre fille, je ne l’épouserais pas… Eh ! bien, alors, laissez-moi donc tranquille avec votre divorce. Vling ! vlan ! réformons !

Je vous dis que tout est dans le marasme ! Tenez ! le théâtre ! on dit toujours : "Il n’y a plus d’auteur ! " Eh ! bien, ça n’est pas vrai ! La vérité, c’est qu’il n’y a plus de pièces ! Le reste importe peu : qu’on nous donne des pièces, et l’on ne s’apercevra même pas qu’il n’y a plus d’auteurs. Ne croyez pas, au moins, que je tienne à les défendre, les auteurs ! Les trois quarts sont des nullités ! Je sais ce que c’est, moi, j’en suis ! J’ai fait une pièce ; elle s’appelait : On fait Relâche ! Le