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Que le fier conquérant de la Perse avilie,
Las de léguer ses traits à de frêles métaux,
Menace, dans l’accès de sa vaste folie,
D’imposer sa forme à l’Athos ;
Qu’un Pharaon cruel, superbe en sa démence,
Couvre d’un obélisque immense
L’obscur néant de son cercueil…
Son nom. meurt ; et bientôt l’ombre des Pyramides,
Pour l’étranger perdu dans ces plaines arides,
Est le seul bienfait de l’orgueil.

Un jour (mais écartons tout présage funeste),
Si des ans ou du sort les coups encor vainqueurs
Brisaient de notre amour le monument modeste,
Henri ! tu vivrais dans nos cœurs :
Cependant que du Nil les montagnes altières,
De cent Rois cachant les poussières
Du monde inutile fardeau,
Du temps et de la mort attestent le passage,
Et ne sont déjà plus à l’œil ému du sage
Que la ruine d’un tombeau.