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Hélas ! il n’éclairait de sa vive lumière
Que la moitié de mon destin !
Salut, preux Chevaliers ! dans cette main guerrière,
Ne resplendira plus l’héroïque bannière
Qui flottait dans vos rangs au signal du danger !
Je meurs, et ma noble patrie
Voit encor dans ses champs les fils de l’étranger !
O son unique espoir ! ô puissante Marie !
Sur ces Français objet de ton amour,
Et que ta main retira de l’abîme,
Tourne encore un regard du céleste séjours :
Arrache de leurs fronts le joug qui les opprime ;
Frappe le ravisseur ; au Prince légitime
Rends le trône de ses aïeux ;
Et ne souffre plus que la rage
D’un usurpateur odieux
Des fils de Saint Louis déchire l’héritage !
Si, devant le maître des deux,
Du juste immolé par le crime
Le sang fut toujours précieux,
Pour le salut des miens offre-lui la victime
Qu’un barbare ennemi va frapper à tes yeux.
Sur l’Empire des Lis que mon heureux supplice
D’un Dieu plus favorable appelle les bienfaits :
Contente de mon sang, ah ! puisse la justice
Dans le long cours des ans épargner aux Français
Du plus terrible sacrifice !…

On dit qu’à ces derniers accens,
D’un sinistre avenir présages menaçans,