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Il aborda la vie à travers les alarmes :
Son berceau sortit d’un écueil ;
Et sur les flots de sang de sa patrie en larmes
Il a vu venir son cercueil.

Chaque bruit du combat le tenait en haleine ;
L’éclair partait de son œil creux,
Le sang avec regret se glaçait dans la veine
De ce dernier fils de nos preux.

Tu l’aurais répandu ce sang, comme le Juste,
O des Martyrs chantre inspiré !
Tu serais mort ainsi que ce Pontife auguste
Qu’avec toi la France a pleuré.

Dieu ne l’a pas voulu : sublime exemple à suivre !
A l’héroïsme de mourir
Il fallait joindre aussi l’héroïsme de vivre,
Alors que vivre c’est souffrir.

Ces deux grandes leçons nous ont été données :
Le Seigneur suscite toujours
Le prêtre et le poëte au bord des destinées,
Quand il veut en changer le cours.

Heureux qui suit sa voie, et malheur aux doctrines
D’où s’est enfui le Dieu vivant !
Elles ne font jamais que déserts et ruines,
Et rien n’y grandit que le vent.