Page:Reclus - Les Primitifs.djvu/93

Cette page n’a pas encore été corrigée
73
eau de toilette.

Nul ne s’étonnera que les Ouahabites[1] et les Ougogos de l’Afrique orientale[2] en fassent toujours autant. Mais on a ses préférences. Ainsi Arabes et Bédouins recherchent l’urine des chamelles[3]. Les Banianes du Momba se lavent la figure avec de l’urine de vache, parce que, disent-ils, la vache est leur mère[4]. Cette dernière substance est aussi employée par les Silésiennes contre les taches de rousseur[5]. Les Chewsoures du Caucase la trouvent excellente pour entretenir la santé, et développer la luxuriance de la chevelure. À cette fin ils recueillent soigneusement le purin des étables, mais le liquide encore imprégné de chaleur vitale passe pour le plus énergique. Les trayeuses flattent la bête, lui sifflent un air, chatouillent certain organe, et au moment précis avancent le crâne pour recevoir le flot qui s’épanche ; la mère industrieuse fait inonder la tête de son nourrisson en même temps que la sienne[6].

Tels furent, tels sont les débuts de la propreté du corps.

« L’industrie aléoute représente exactement celle que possédait l’âge du renne. » Ainsi s’exprime M. Cartailhac, homme compétent.

Certes, elle était primitive, cette industrie. Qui avait besoin de colle s’appliquait un coup de poing sur le nez, sachant que le sang est une matière agglutinante. Au-

  1. Krapf, Reise in Ost Afrika.
  2. Maltzan, Wallfahrt nach Mekka.
  3. Von Seetzen.
  4. Krapf.
  5. Bodin, Europa.
  6. Radde.