de haute élégance, faits pour recouvrir de blanches mains et des bras dodus, sont imbibés d’un jaune d’œuf largement additionné dudit liquide ambré ; préparation indispensable, paraît-il, pour donner aux peaux la souplesse et l’élasticité requises. Longtemps cette même substance communiqua aux croûtes du hollande leurs belles couleurs orangées, et au tabac de Virginie quelque chose de son arome pénétrant[1]. Encore aujourd’hui, dans plusieurs pays civilisés, — à Paris même, — de nombreux individus, inhabitués à la glycérine mousseuse et au lait d’amandes amères, entretiennent un préjugé en faveur de la lotion aléoute, qui nettoierait mieux qu’aucune autre substance, et même entretiendrait la santé ; assertion contestée par les médecins qui attribuent à cette eau de toilette certains cas d’empoisonnement et d’ophtalmie purulente. La coutume était universelle. — « Nettoyer ses dents avec de l’urine, mode espagnole », dit Érasme[2]. Les Espagnols la tenaient de leurs ancêtres préhistoriques :
« Pour se laver et se nettoyer les dents, les Cantabres, hommes et femmes, emploient l’urine qu’ils ont laissée croupir dans des réservoirs[3].
« Bien que soigneux de leurs personnes et propres dans leur manière de vivre, les Celtibères se lavent tout le corps d’urine, s’en frottent même les dents, estimant cela un bon moyen pour entretenir la santé du corps[4]. »
Nunc Celtiber, in celtiberiâ terrâ, Quod quisque minxit, hoc solet sibi mane Dentem atque russam defricare gingivam[5].