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habitat.

maines, de mi-juillet à fin septembre. Déjà en octobre tombe la neige, qui ne fondra qu’en mai. Dans les îles méridionales, les plus longues pluies tombent au printemps ; Sitka compte parmi les endroits les plus mouillés du globe. De longs brouillards d’automne[1].

En été foisonnent herbes et broussailles, mais le soleil n’arrive pas à faire pousser des arbres, sauf sur les îles rapprochées de la terre ferme, où abondent les trembles et bouleaux, et aussi les cyprès, pins et sapins. Les céréales qu’on voulait introduire n’ont pas mûri. Les choux, les pommes de terre et divers légumes, rémunérèrent les soins des colons étrangers, toutefois les indigènes ont toujours dédaigné de cultiver la terre, n’ont aucun goût pour ce travail. Des fleurs, il y en a, mais dépourvues de parfum ; les baies ne manquent pas non plus, mais aqueuses et insipides. Les poules importées ont dû se faire à manger du poisson ; aussi leurs œufs puent le pourri et semblent emplis d’huile de foie de morue.

Quelques houillères donnent un combustible dont, jusqu’à présent, on n’a pas tiré grand parti. Les Aléouts de l’ancienne génération se chauffaient en s’accroupissant sur un feu d’herbes.

La ressemblance frappante des Aléouts avec les Yakouts et les Kamtschadales leur a fait attribuer une origine mogole. Dall, qui les a étudiés longuement et soigneusement, affirme sur l’autorité de traditions locales que des Inoïts, chassés d’Amérique par les incursions indiennes,

  1. Von Kittlitz.