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les inoïts occidentaux.

cratères fument sans discontinuer, d’autres éclatent par intervalles. Les vestiges d’éruptions se rencontrent à chaque pas ; partout on trouve des rochers noircis par le feu. Toute la partie continentale du district d’Ounalaska est traversée par une chaîne de monts élevés, parmi lesquels neuf bouches éteintes. Les feux souterrains ont bouleversé l’île Ounimak, où le Chichaldin, haut d’environ 3,000 mètres, jette encore des flammes, par accès. En décembre 1830, au milieu de foudres et de bruyants tonnerres, il se couvrit d’un brouillard épais, et quand l’obscurité se dissipa, il avait changé de forme. Toutefois, les effets volcaniques ont perdu de leur intensité, depuis le temps que se combattaient les montagnes :

« Un jour les monts d’Ounimak et d’Ounalaska luttèrent pour la prééminence. Ils s’entre-lancèrent pierres et flammes. Les petits volcans ne purent tenir contre les grands, sautèrent en éclats et s’éteignirent à tout jamais. Il ne resta que deux pics, le Makouchin d’Ounalaska et le Retchesnoï d’Ounimak. Le feu, les pierres et les cendres exterminèrent tous les êtres animés, tant l’air était suffocant. Le Retchesnoï succomba ; et quand il vit sa défaite, il rassembla ce qui lui restait de forces, enfla, éclata et s’éteignit. Le Makouchin victorieux s’assoupit, et maintenant il n’en sort plus qu’une petite fumée de temps en temps[1]. »

Le climat, de caractère maritime, n’est pas chaud, ni très froid non plus, mais d’une humidité calamiteuse. Le thermomètre que Wiljaminof observait à Ounalaska oscillait entre 38 degrés, la température moyenne étant de +4°. La saison, vraiment belle, ne dure que dix se-

  1. Venslaminof.