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LES NAÏRS
OU LA NOBLESSE GUERRIÈRE
ET
LA FAMILLE MATERNELLE[1]


Un bloc erratique en plein champ de blé, un menhir au milieu d’un jardin, dressant sa tête de granit au-dessus des pervenches, clématites et roses grimpantes, tels nous apparaissent les Naïrs, qui, dans un État des mieux policés, ont conservé avec une ténacité singulière la coutume de la Famille Maternelle, une des plus antiques dont nous ayons connaissance, et sans laquelle nombre de Primitifs resteraient inexplicables. Ces débris de préhistoire, enchâssés dans la civilisation orientale, ne sont pas la moindre merveille du Pays des diamants et pierres précieuses.

Du cap Comorin à Mangalore, entre les Ghâts et la mer des Indes, s’étend le Malabar ou Malayalam, mot tamoul signifiant une « bande de terrain au pied des montagnes ».

  1. Tant pour l’idée principale que pour la majeure partie des documents à l’appui, la présente étude est tirée de la monographie que M. Bachofen a publiée dans les Antiquarische Briefe : la Famille Maternelle chez les Naïrs.