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les apaches.

parfois de fer ou d’une sorte de bronze, lequel aurait la dureté et l’élasticité de l’acier et qui serait obtenu par la fonte du cuivre sur des feuilles vertes. Nous regrettons de ne pas en savoir davantage.

Nos auteurs ne s’accordent point sur le chapitre des relations sexuelles. Il y aurait pour l’animal humain, comme pour les fauves, une saison consacrée aux amours. D’après Bancroft, les Apaches proprement dits se distinguent de leurs voisins plus civilisés par la chasteté qu’ils imposeraient à leurs femmes avant et après le mariage. Ce n’est pas que le mari ne puisse répudier sa femme au moindre caprice, et même se faire rembourser du prix qu’il a payé pour elle ; ce n’est pas que la femme aussi ne puisse abandonner son époux ; mais alors l’homme délaissé se considère comme ayant reçu un affront qu’il faut laver dans le sang, tout de suite. Sans plus tarder, il se jette à droite ou à gauche, va tuer un homme à la cantonade. Pour la blessure faite à son orgueil, quelqu’un mourra ; l’offense était personnelle, la vengeance sera impersonnelle ; ce grand enfant ne voit là rien que de simple et de légitime.

D’un autre côté, on nous raconte qu’ils ne connaissent pas le mariage, que les accouplements sont facultatifs, que même en certaines occasions la promiscuité est générale. C’est clair et net, et notre autorité, Schmitz, parle en témoin oculaire. Les deux opinions peuvent n’être pas inconciliables. D’ailleurs il est constant que la communauté des femmes n’est pas absolue. Le chef de bande, au retour d’une expédition de pillage, a le droit de s’adju-