tastique, image et reflet du monde réel, tel qu’il le concevait, et le fit présider par une Mère, par une Cybèle. Sidné n’a pas encore été détrônée ; nul fils ingrat, nul mari ambitieux ne l’a encore mise de côté. — Ces pauvres Hyperboréens sont encore si arriérés !
Toutes ces populations célèbrent au nouvel an leurs Éleusinies, ressemblant fort aux mascarades des Ahts et des Moquis, aux Fêtes du Bison, en vogue chez les Mandanes et autres Peaux-Rouges, à ces Rogations de chasse, pompes du renouveau, observées jusque chez les tribus bordières de l’Amazone[1], et que le christianisme n’a pas abolies sans peine chez les peuplades germaniques[2] et anglo-saxonnes.
« À l’époque la plus longue de la nuit, deux angakout, dont l’un déguisé en femme, vont de hutte en hutte éteindre toutes les lumières, les rallumer à un feu vierge, s’écrient : « De soleil nouveau, lumière nouvelle. »
En effet, d’année en année, les printemps produisent chacun sa génération d’herbes et d’animaux. Tous les soleils cependant, tous les feux, toutes les lumières n’ont pas même vertu ; il y a des époques de disette ou d’abondance, des saisons fécondes ou stériles. L’homme voudrait remédier à cette inégalité ? corriger la veine ? Il se met en tête de modifier la Lune, de refondre le Soleil. De ce désir naquit l’industrie des religions, qui toutes s’appliquent à favoriser la production au grand profit de la consommation.
Les docteurs orientaux enseignent que dans la nuit, entre les deux années, le ciel verse trois gouttes dans les