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ses travaux fussent publiés ou non. Il se savait un neurone humain et pensait que tout travail fait par lui, toute vérité élucidée dans le silence du cabinet entrait en peu d’années dans la conscience générale. » Et M. Paul-Élie Reclus terminait : « Quoique nous trouvions la conclusion légèrement exagérée, je crois pouvoir vous dire au nom de ses plus proches, ma mère, mon oncle Élisée Reclus et d’autres, que le but principal de cette transmission de papiers n’est pas une publicité posthume des œuvres de mon père, mais le désir que les documents et notes manuscrites assemblés par lui puissent être intelligemment utilisés par quelqu’un de ceux qui, comme vous et vos élèves, recherchent l’affranchissement de l’esprit humain. »

Ces réflexions précisaient la nature exacte de ce qu’on me demandait, qui n’était pas une simple besogne d’éditeur, mais la très honorable et enviable charge d’assurer des continuateurs convaincus à l’œuvre de libération intellectuelle qu’Élie Reclus poursuivait depuis tant d’années par de patientes et prolongées investigations dans le vaste domaine des croyances et des pratiques religieuses.

Différentes circonstances retardèrent le moment où il me serait loisible de prendre connaissance à Bruxelles des papiers et manuscrits d’Élie Reclus. Je me trouvai alors en présence d’une véritable bibliothèque, deux cent vingt cartons in-folio et une série de manuscrits.

Les cartons contenaient une accumulation extraordinaire de notes manuscrites et d’extraits de jour-