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le pain

propre sang, c’est à dire de sa propre vie, l’homme emploie une portion de son être à défendre l’autre. Il sacrifie une partie restreinte et définie de son existence pour s’assurer contre les risques de l’inconnu, contre les hasards de la bataille. Se ramassant par un grand effort, il se multiplie en quelque sorte par lui-même ; il est de ces gens habiles qui ont résolu le problème de se faire un rempart de leur propre corps. Quant à nous autres, gens du vulgaire, nous ne savons pas même nous prendre par les cheveux pour nous hisser au-dessus d’un mur !