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ASSOCIATIONS OUVRIÈRES DANS LA GRANDE-BRETAGNE.

Pour ce qui nous concerne, nous avons généralement adopté une forte moyenne.

NOMS des VILLES. NOMBRE DES PERTE.
Ouvriers. Journées de travail. Montant des gages. Subventions fournies par les Trades’ Unions. Intérêts à 22 % sur le capital d’installation. Total
Padiham 800 162,400 435,000 108,750 957,000 1,500,750
Clithoro 3,000 126,000 337,500 84,375 742,500 1,164,375
Blackburn 40,000 840,000 2,250,000 562,500 4,950,000 7,762,500
Ashton 22,000 924,000 2,475,000 613,750 5,445,000 8,533,750
Colne 1,500 525,000 1,406,250 351,550 3,093,750 4,851,550
Bolton 12,000 304,000 1,350,000 337,500 2,970,000 4,637,500
Londres
Ouvr. en bâtim.
10,000 1,820,000 8,123,000 2,030,123 902,500 11,117,623
Totaux 89,300 4,901,400 16,378,730 4,088,350 19,120,750 39,588,050

* La paye des ouvriers en bâtiment de Londres était de 20 shillings par semaine, ou de 15 shillings dans toutes les autres localités mentionnées dans ce tableau.

Les sept grèves énumérées ci-dessus représentent donc à elles seules une perte en journées de travail équivalant à cent trente-six siècles ; durée double de celle que les chronologistes vulgaires assignent à notre globe, depuis Adam et Ève ; et une perte en espèces d’une quarantaine de millions avec lesquels on aurait pu se procurer un bon nombre d’hectolitres de blé. — Les mineurs de houille ont pendant les vingt dernières années dépensé en grèves quelque chose comme 6,250,000 francs. La grève des Mécaniciens Réunis a coûté une douzaine de millions en 1852. Pour avoir une évaluation de la perte totale, tous ces millions devraient être additionnés à la suite de tous ceux qui ont été dépensés dans une multitude de grèves locales dont personne n’a fait encore le relevé. Puis, en raison des pertes accessoires de diverse nature, la somme totale devrait être triplée ou décuplée, selon que l’évaluateur serait plus ou moins disposé au pessimisme. Vraiment, on se demande ce qui coûte le plus, des grèves, des grêles, des naufrages, des inondations ou des incendies. Des amateurs de statistique ont calculé que depuis le « glorieux avénement » des whigs en 1688, la Grande-Bretagne avait dépensé en guerres étrangères l’énorme somme de 75 milliards, et cela sans compter