« Nous comptons sur votre empressement à répondre à notre appel. D’une prompte intervention peut dépendre le salut de la France et de la République.
L’appel fut entendu. Plusieurs départements envoyèrent à Lyon leurs délégués, malgré les efforts de l’autorité qui, à Grenoble par exemple, avait dépêché cinquante gendarmes pour empêcher la réunion préparatoire. Trois autres congrès sont en formation, un à Lille, un autre à Nantes, et même un troisième à Bordeaux. À Lyon, le congrès devait se tenir le dimanche, mais empêché par les ordres de Versailles, il ne put se réunir que mardi. Les résolutions suivantes ont été prises :
« Au chef du Pouvoir exécutif de la République Française,
« À la Commune de Paris ;
« Les délégués, membres de Conseils municipaux de seize départements ;
« Au nom des populations qu’ils représentent, affirment la République comme le seul Gouvernement légitime et possible du pays, l’autonomie communale comme la seule base du Gouvernement républicain ;
« Ils demandent :
« La cessation des hostilités ;
« La dissolution de l’Assemblée Nationale, dont le mandat est terminé, la paix étant signée ;
« La dissolution de la Commune ;
« Des élections municipales dans Paris ;
« Des élections pour une Constituante dans la France entière ;
« Dans le cas où ces résolutions seraient repoussées par l’Assemblée ou par la Commune, ils rendraient responsables devant la nation souveraine celui des deux combattants qui refuserait. »
Ont signé les délégués des départements suivants, etc.
Le cas prévu a été réalisé : à Versailles, les délégués sont, après de nombreux pourparlers parvenus à être reçus par MM. Thiers et Picard. Le chef du pouvoir exécutif, redressant sa petite taille, enflant sa petite voix et la gonflant d’insolence, a observé à ces délégués qu’ils avaient été nommés en violation de son décret, qu’ils ne