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journal de la commune

Darboy-Blanqui, parce qu’il n’existe plus au monde qu’une seule loi, celle de la guerre… Mais homme sans cœur, la loi de guerre te permet les échanges de prisonniers… Et c’est précisément cette affreuse loi de guerre que peut invoquer la Commune pour exécuter les otages !…

Aujourd’hui on lit dans le cri du Peuple de Jules Vallès, membre de la Commune :

« Monseigneur Darboy.

« Nos lecteurs n’auront certainement pas oublié la démarche que la Commune de Paris a autorisée, il y a quelque temps, à l’effet d’obtenir de Versailles la mise en liberté du citoyen Blanqui contre l’échange d’un certain nombre d’otages détenus à Mazas, parmi lesquels se trouvent l’archevêque de Paris et son grand vicaire Lagarde.

« La Commune en effet, frappée de cette fatalité étrange, que l’homme qui avait été condamné à mort pour la cause de la Révolution et de l’idée communale, était séquestré dans une prison ignorée, à l’heure même où cette Révolution était triomphante, la Commune avait décidé qu’il était de son devoir de demander cet élargissement. Et contre la seule personne de Blanqui, elle avait offert l’archevêque de Paris, son grand vicaire et sa sœur[1].

« On sait que M. Thiers a refusé.

« Aujourd’hui nous apprenons de source certaine que le monde catholique et diplomatique s’est ému. Le citoyen Nori Ol, délégué du lord-maire de Londres, le nonce du Pape et l’ambassadeur des États-Unis sont allés eux-mêmes à Versailles, appuyer auprès de M. Thiers, la demande précédemment autorisée par la Commune.

« De son côté, le citoyen Flotte, que son amitié pour Blanqui avait déjà fait l’intermédiaire de la première négociation, est venu remettre entre les mains du chef du pouvoir exécutif une nouvelle lettre pressante de Mgr. Darboy et de M. le curé de la Madeleine, demandant au nom de la religion, au nom de l’humanité, au nom de la justice le consentement de M. Thiers.

« Le citoyen Flotte a eu avec M. Thiers deux longues conversations, dans lesquelles le chef du pouvoir exécutif de la République française a déclaré qu’il n’y avait plus

  1. Ces derniers relâchés par l’intervention de Dombrowsky.