avais raison de nous assassiner, puisque nous nous assassinons nous-mêmes !
Et pour en revenir au plébiscite, l’Assemblée n’a qu’à continuer, et sa victoire pourra préparer la restauration bonapartiste. Il n’y a qu’à laisser aller les choses en 1871 comme elles allèrent en 1848-1851. Une chambre odieusement et stupidement réactionnaire provoqua le peuple de Paris puis le massacra dans les journées de Juin — et quand l’Assemblée eut suffisamment déshonoré la République et irrité le peuple, le coup d’État se fit soi-disant contre l’infâme Assemblée jésuitique et cruelle, contre l’Assemblée des bourgeois, mais le coup ne frappa que la République et les Républicains.
Enfin un député de Paris s’est enhardi jusqu’à monter à la Tribune et prononcer le nom de la Commune.
« Je n’ai qu’une simple question à adresser à M. le ministre de la Guerre » fit M. Tolain :
« En ce moment, sur les murs de Paris, une affiche blanche est apposée, rapportant que la Commune faisait une enquête sur le fait suivant :
« Le 25 avril dernier, à la Belle-Epine, près Villejuif, quatre gardes nationaux surpris par deux cents chasseurs ont jeté bas les armes et se sont rendus sans résistance. On les amenait quand est survenu un capitaine qui à coups de revolver les a assas…
On ne le laissa pas terminer. Quatre cents individus vociféraient à la fois des cris d’insulte et de colère. En vain dans un moment d’accalmie, M. Tolain protesta qu’il ne s’était permis d’adresser cette question à M. le Ministre que pour susciter un démenti. Force fut à M. Tolain de descendre de la tribune sans avoir pu terminer son interpellation.
M. le Ministre de la guerre daigna répondre. Il débuta par l’expression d’usage, ironique peut-être dans sa bouche : « Honorable M. Tolain… » Ce fut alors une seconde explosion de fureur plus terrible encore que la première. L’idée qu’on pût appliquer l’épithète d’honorable à un député de Paris, ouvrier, membre de l’Internationale, citant