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journal de la commune

« 28 mars.

« L’ordre déjà rétabli à Lyon vient de l’être à Toulouse (M. Thiers n’annonce les insurrections que lorsqu’elles sont étouffées) d’une manière prompte et complète…

« Le plan d’insurger les grandes villes a donc complètement échoué. Les auteurs de ces désordres auront à en rendre compte devant la justice. Ils n’ont conservé une sorte d’influence que sur Marseille, Narbonne et Saint-Étienne, où cependant la Commune est expirante.

« La France est tout entière ralliée derrière le Gouvernement légal.

« À Paris, les élections auxquelles des maires s’étaient résignés, ont été désertées par les amis de l’ordre. Là où ils ont pris le parti de voter, ils ont obtenu la majorité, qu’ils obtiendront toujours, lorsqu’ils voudront. On va voir ce qui sortira de ces illégalités accumulées. »

(L’élection du 26 mars ayant donné victoire à la Commune n’est plus annoncée que comme étant, en tout ou en partie, une des illégalités s’ajoutant à une foule d’autres.)

« 1er avril.

« Le progrès de l’ordre a été continu depuis trois jours. Le calme s’est maintenu constamment à Lyon ; il a été rétabli à Saint-Étienne et au Creuzot. À Toulouse, la soumission ne s’est pas démentie, depuis que le préfet est rentré. Les ridicules auteurs de l’insurrection de Narbonne avaient la prétention de prolonger leur résistance. Abordés par le général Keutz, à la tête de 900 hommes, ils ont déposé les armes. Leur chef est sous la main de la justice. À Perpignan, l’autorité est parfaitement obéie… (Pourquoi le dire, alors ?)

« À Marseille, la garde nationale et la municipalité, ne voulant pas assumer la responsabilité d’une guerre civile ont fait une déclaration qui implique la reconnaissance du gouvernement élu. L’armée va rentrer en force à Marseille, et tout terminer. Ainsi la France entière, sauf Paris, est pacifiée.

« À Paris, la Commune, déjà divisée, essayant de semer partout des fausses nouvelles et pillant les caisses publiques,