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journal de la commune

néraux, sans cavalerie, elle ne pourra le renverser, malgré l’intrépidité de ses gardes nationaux.

« Cependant il faut sortir de l’effrayante situation où nous nous trouvons. »

Voici les termes auxquels on peut équitablement se rallier : la Commune reconnaîtrait l’autorité de l’Assemblée, autorité souveraine, puisqu’elle est issue du suffrage universel. La Commune rendrait au gouvernement tous ses pouvoirs et se restreindrait à l’exercice des fonctions municipales… À son tour, l’Assemblée accepterait le programme de l’Union : Reconnaissance de la République en France, du droit municipal de Paris, maintien de sa garde nationale.

« L’Assemblée s’indignera peut-être qu’on lui propose de traiter d’égal à égal avec des insurgés » ; mais ces insurgés sont maîtres de la capitale, ils y disposent de tout, ils y gouvernent, ils ont une vaillante armée, des canons, des arsenaux, ils sont en état de livrer de grandes batailles, ils sont une puissance avec laquelle des politiques doivent compter. Ce n’est pas plus là transiger avec l’émeute que l’Assemblée n’a transigé avec les Prussiens, c’est traiter avec un ennemi qui est fort.

« L’arrangement ne va pas au delà de ce que le parti libéral demande depuis de longues années, de ce que les membres actuels du Gouvernement demandent eux-mêmes ; il n’impose aux belligérants aucune concession humiliante. La Commune nommée irrégulièrement, mais par 240 000 électeurs, voit son mandat ratifié et s’en tient satisfaite. Et le Gouvernement rentre en possession de ses pouvoirs ».

L’arrangement serait possible sur ces bases, et Paris n’en demande pas davantage, mais ce dont Paris ne se tiendrait jamais pour satisfait, c’est d’avouer qu’il a eu tort de procéder à ses élections municipales, d’avoir eu tort de se défendre quand on l’a attaqué.

Quoi qu’il en soit, grâces vous soient rendues, citoyen Victor Schœlcher, pour votre tentative de conciliation. Nous l’eussions saluée avec transport, si elle n’impliquait que nous sommes coupables. À cela près nous vous reconnaissons raisonnable et équitable.

Quant à la déclaration des neuf députés de Paris, communiquée aux journaux de Versailles, signée : Louis Blanc,