Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/532

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
520
l’homme et la terre. — rome

facilité des communications. Ces contrées de la Dacie et de la Mésie (Moesie), lointainement, célèbres parmi les peuples, ne pouvaient manquer d’être des lieux d’attraction irrésistibles pour les émigrants qui se présentaient successivement en grand nombre après des sécheresses prolongées ou par suite d’un refoulement des tribus pendant les époques de révolutions et de guerres.


Cl. Th. Ross.

mur d’antonin, à rough castle, à 2 kil. à l’ouest de camelot


Précisément, sous le règne de Domitien, les Daces étaient arrivés dans les belles plaines d’entre Carpates et Danube, et, fourrageant devant eux, repoussaient les habitants de la contrée dans les pays limitrophes, plus rapprochés de Rome ; les fugitifs apportant, eux aussi, la guerre et la dévastation, se dirigeaient vers l’ouest par les vallées de la Save et de la Drave ; du côté de l’Italie, on entendait déjà la terre résonner sous leurs pas.

Pour sauvegarder l’Empire, il était donc nécessaire de fermer à tout prix cette brèche de la frontière nord-occidentale. Trajan accomplit, acheva cette entreprise, en dix années de lutte, d’une manière tellement complète que toute la Dacie, y compris le versant intérieur de l’hémicycle des Carpates méridionaux, devint province romaine et même l’une des plus solidement rattachées à l’Empire. Les Daces, qui