était-elle partout présente, dans les camps, dans les temples, sur les places publiques et dans chaque demeure de l’immense empire[1].
La concentration du pouvoir entre les mains d’un seul devait avoir aussi pour résultat de modifier la constitution des forces militaires. Pendant toute la durée de la république romaine, l’armée avait toujours été considérée comme la nation même : elle était composée de l’ensemble des citoyens valides, que l’on enrôlait en temps de guerre pour les congédier en temps de paix.
Cl. Alinari.
Jusqu’au règne d’Auguste, il n’y avait eu ni armée permanente si soldats de profession ; il n’existait pas même de chefs désignés gardant leur titre après la campagne, quoique
depuis les Scipion, les Marius et les Sylla il y eût graduellement une évolution en ce sens. Le dictateur ne l’était que durant la période critique : aussitôt après le danger il rentrait dans les rangs de sa classe, avec sa gloire ou sa honte en plus. Il est vrai que les capitaines d’armée étaient toujours choisis parmi les aristocrates de naissance ;
- ↑ André Lefèvre, L’Histoire, p. 251.