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l’homme et la terre. — rome

Les Eduens, dont le territoire s’étendait jusqu’aux rives mêmes de la Saône, voulaient monopoliser le trafic par ce cours d’eau et réclamaient des Séquanes d’outre-fleuve des droits trop élevés pour leurs expéditions de porc salé[1]. César intervint comme protecteur des Eduens, les « frères de son peuple », demandant aux nations germaines de ne plus continuer leur mouvement d’invasion. Arioviste refusa d’arrêter sa marche, mais il fut vaincu et forcé de repasser le Rhin.

piscine romaine à bath (angleterre)[2]

A diverses reprises, durant les soixante-dix années qui suivirent, des généraux, César tout d’abord, puis Drusus, Tiberius, Germanicus poussèrent des expéditions temporaires au delà du fleuve ; les légions purent même se baigner dans l’Elbe ; mais les envahisseurs n’eurent point le temps d’organiser leur conquête : les barbares surent faire respecter leur indépendance au nord du Main ; les Romains, d’autre part, enforcèrent leur domination entre le Danube et le Rhin et occupèrent la rive droite de ce fleuve jusqu’en face de l’embouchure de la Moselle.

  1. Strabon, livre IV, chap. III, 2.
  2. Gravure communiquée par Le Monde Moderne (Juven, éditeur).