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voies garumnienne et séquanienne

sules et les îles océaniques, unissant ainsi des terres complètement distinctes, destinées à réagir les unes sur les autres par leurs civilisations respectives. Cette route naturelle, qui, par la vallée du Rhône et de la Saône, va rejoindre celle de la Seine en utilisant les seuils peu élevés des monts de l’Autunois et du Dijonnais, devint nécessairement, par les événements qui s’y accomplirent, l’axe même des Gaules, le tronc duquel se ramifient les branches.

théâtre romain aux bauchards (charente)

Toutefois, il ne faut pas considérer cette voie majeure comme une route proprement dite, comme un chemin régulier franchissant une brèche unique de l’un à l’autre versant. Il en est de ces voies historiques comme des sentiers des prairies et des montagnes qui, suivant les conditions du sol et des pentes, tantôt se recourbent et s’infléchissent, tantôt montent ou descendent, ou bien se dédoublent, se divisent de mille manières suivant les inégalités et les obstacles du terrain. En certains endroits, la route semble oblitérée et ne se composé plus que de vestiges mal raccordés, comme les raidillons qui se perdent dans les pierres à l’escalade d’un rocher. Ainsi se sont formés, à la traversée des hauteurs, divers chemins secondaires, se succédant