bonne à Toulouse et à Bordeaux fût, de toutes, la plus fréquentée des Gaules, et que Narbonne, alors accessible aux navires d’un faible tirant d’eau, fût, en dehors de l’Italie, la cité la plus populeuse de l’Europe occidentale.
Mais, pendant le cours des âges, la valeur du transit s’accroît incessamment, et le rôle historique d’un chemin lui vient surtout des contrées vers lesquelles il mène : celles qu’il traverse sont rejetées au second plan.
Or, la voie méridionale ou « garumnienne » des Gaules aboutissait à des mers désertes qui, lors de la conquête romaine, devaient rester encore pendant quinze siècles des « eaux sans rivages ». Au lieu de se continuer vers l’Ouest et de se renouveler avec une énergie sans cesse renaissante, le mouvement ne pouvait au contraire que s’amortir longtemps sur des plages délaissées. Il fallait que l’Amérique fût découverte pour que la Rochelle et Bordeaux pussent propager au loin la vie qu’elles avaient reçue. Au nord de la « Province », la voie « rhodanienne », plus difficile à suivre, avait en revanche, pour les Romains en particulier et pour tous les Méditerranéens en général, l’avantage de les conduire au delà du tronc continental vers les pénin-