sophes, écrivains, sculpteurs, tous gens de haute culture, mais aussi par la collaboration des esclaves. Ne vit-on pas Caton le Censeur, l’âpre ennemi des Hellènes et de l’hellénisme, obligé par la force de l’opinion, par le décorum, d’étudier la langue grecque, âgé déjà de quatre-vingts ans ?
Cl. Alinari.
L’œuvre des « Grécules », ainsi désignés avec mépris par les vieux conservateurs romains, fut une œuvre double. Tandis qu’ils assouplissaient les mœurs des barbares nés de la Louve, qu’ils leur enseignaient la belle langue d’Homère, les arts et la philosophie d’Athènes, ils ne pouvaient guère plus leur apporter les hautes vertus de ceux qui avaient fait la grandeur de la Grèce : asservis eux-mêmes, ils adulaient les vainqueurs, les enguirlandaient de basses flatteries et pratiquaient pour la plupart les vices de la servitude, tout en récitant encore les fières paroles dites par les aïeux. Cependant il ne manqua pas de Grecs qui dédaignèrent de se commettre avec les conquérants de leur patrie : on en vit qui, fiers de leur origine, de leur langue, de leur civilisation, refusaient d’apprendre le latin, même lorsque le