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l’homme et la terre. — rome

ce peuple exerça sur les Etrusques une très énergique influence de civilisation, mais ces vocables furent tous modifiés et ramenés à des formes purement toscanes, ce qui permet de croire à une longue période
D’après G. Dennis.
Ces diverses inscriptions étrusques, dont la signification est pour ainsi dire inconnue, se déchiffrent assez facilement ; on lit :
LARIS : PUMPUS
ARNTHAL : CLAN CECHASE
THESTIA : VELTHURNA NECNA
CVENLES
ECASUTHILATHI ALCILNIA
ECASUTH INESL TITNIE
d’élaboration nationale des éléments de culture provenant du dehors. On trouve aussi des termes ombriens dans le toscan, entre autres le nom même des Etrusques qui aurait le sens d’ « Etrangers », de « Nouveau-venus »[1]. L’aire de territoire dans laquelle on a trouvé des inscriptions étrusques, maintenant colligées en grand nombre, nous montre les limites du vaste domaine occupé jadis par la nation, non seulement dans le pays qui est devenu actuellement la Toscane, mais sur le versant oriental des Apennins, au nord jusque dans la Rhétie, à l’ouest vers Nice, et au sud, bien au delà de Rome, dans la Campanie, à Naples et à Nola.

Les destinées politiques d’une race ainsi parsemée en plusieurs groupes au milieu de populations d’autres langues et d’autres mœurs durent varier singulièrement suivant les milieux et leur existence nationale indépendante dut se manifester très inégalement. Les Etrusques aventurés au loin périrent ou se transformèrent les premiers ; tandis que le gros de la nation dont toutes les parties se prêtaient naturellement assistance résista beaucoup plus longtemps aux éléments de désorganisation.

  1. Corssen, ouvrage cité, II, p. 577.