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politique des ptolémées

exemple, et de leur faire adorer les mêmes dieux : rien d’ailleurs n’était plus facile, car les personnes divines, forces de la nature qui doivent leur forme à l’imagination des hommes, se modifient incessamment et changent d’attributs, comparables aux nuages qui s’amoncellent ou se dissolvent dans le ciel. Dieux grecs et dieux égyptiens se confondirent, de même que précédemment s’étaient unis on dédoublés tant de dieux solaires, tant de déesses des moissons ou de l’amour.

Cl. Bonfils.

temple de philæ


La grande divinité que vit naître Alexandrie et à laquelle on éleva le temple le plus riche de la cité se trouva réunir en elle l’antique Phtah, le dieu de Memphis, son représentant d’origine asiatique, le bœuf Apis, puis le grand Osiris qui était à la fois le Soleil, le Nil, la fécondité des terres, et auquel on avait associé le mystérieux Hadès des Grecs, qui règne dans les profondeurs ténébreuses de la terre. Ce dieu complexe et multiple, Osirhapi ou Serapis, était suffisamment extensible pour se fondre par la suite avec autant de dieux nouveaux — Mithra, Jésus-Christ, le Verbe, le Paraclet — que pouvaient en réclamer le mysticisme ou la philosophie : dans ce vague infini, l’être et le non-être avaient également leur place.