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l’homme et la terre. — îles et rivages helléniques

vicissitudes historiques. Les fouilles d’Ohnefalsch Richter ont prouvé que les bijoux, instruments et armes cypriotes de l’ère primitive sont de même époque que ceux de Troie et appartiennent à la zone dite, « égéenne » ou « méditerranéenne » ; les influences provenaient alors surtout du Nord et de l’Ouest par la grande voie transversale de l’Asie Mineure, qui se dirige de l’Hellespont et du Bosphore vers le golfe d’Alexandrette.

Musée du Louvre.Cl Giraudon.

vase d’amathonte

Ce vase monolithe mesure plus de 10 mètres de circonférence, il a été trouvé sur une hauteur près d’Amathus.

La plus ancienne couche des objets cypriotes est enfouie sous une strate d’origine orientale, indiquant l’ascendant civilisateur des Hittites, des Phéniciens, des Assyriens et autres peuples ayant les ports de Syrie pour point de départ. Un troisième retour des choses s’opère dans le sens de l’Ouest, et les objets d’art que ramènent les fouilles témoignent de leur parenté avec ceux de la Grèce historique[1].

Naturellement les traces des diverses migrations se rencontrent principalement sur les côtes les plus rapprochées des contrées d’où venaient les colons. Les rivages de l’ouest reçurent les Grecs ; les

  1. Alfred Fouillée, Le Peuple grec, Revue des Deux Mondes, 1er mai 1898.