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arrivée des romains

tice, il transformait en religion son mépris des cultes grecs et de tout ce qui leur était cher. Les Romains s’adressaient donc bien en prenant les Etoliens pour alliés dans leurs entreprises de conquête, ce qui ne les empêcha pas ensuite de se retourner contre eux et de les écraser, de les réduire à une impuissance absolue.

Cl. Mansell.

frise du parthénon, cheval au galop

Mais avant que le drame de la fin ne s’accomplit en sa terrible brutalité, l’ironie du sort devait se produire aux dépens de la pauvre nation condamnée. En l’an 196, trois siècles après Marathon, devant la foule accourue pour les jeux isthmiques, au pied de l’Acrocorinthe, un héraut proclame la pleine liberté de tous les Grecs, la ligue fraternelle des cités sous la protection des légions romaines, vouées désormais au soutien du bon droit. Avec cette furie de bassesse et d’abjection qui précipite les multitudes sous les pas des vainqueurs, tout ce peuple assemblé, heureux de recevoir le simulacre des biens qu’il était trop lâche pour conquérir lui-même, poussa de tels cris