Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
346
l’homme et la terre. — grèce

Etoliens, qui entraient désormais en violent contact avec les autres Hellènes, avaient jusqu’alors vécu presque en dehors du groupe des peuples de même origine : pasteurs et bandits, ils s’étaient pour la plupart divisés en petits États obéissant à des chefs de guerre, et, dans l’ensemble, représentaient une période de civilisation très inférieure à celle des Grecs, tournés vers la mer Orientale.

Cl. Alois Beer.

athènes, le parthénon


Une coutume singulière s’était établie chez les Etoliens avec la force d’une loi. Deux peuples se déclaraient-ils la guerre, les Etoliens campaient dans le voisinage des combattants pour tomber sur le vaincu et arracher aux vainqueurs la plus grande part du butin : c’est ce qu’ils disaient « piller le pillage ». Polybe raconte de Dicéarque, le pirate étolien, que, dans « l’excès de son délire», il voulait consterner les dieux et les hommes. Partout où il abordait, il élevait deux autels[1], l’un à l’Impiété, l’autre à l’Injus-

  1. Bazin, Archives des Missions scientifiques et littéraires, 2e série, t. I, p. 258.