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l’homme et la terre. — grèce

tard le pas par excellence de la sculpture, que les poteries à dessins géométriques arrivèrent à leur perfection. La finesse de l’argile recueillie
Cl. Giraudon.
lécythe blanc a figures noires
dans le sous-sol de la plaine du Céphise d’Attique fut pour une grande part dans cette excellence des produits athéniens, mais le goût naturel des céramistes annonce déjà la race qui devait élever les monuments de l’Acropole.

En jetant les yeux sur une carte de la Grèce, l’observateur, sans connaissance préalable de l’histoire, tombé, supposons-le, d’une planète voisine, remarquera d’abord quelques points vitaux, où, devra-t-il lui sembler, se concentrera le cours des événements. Tout d’abord il sera frappé par la position géographique de Corinthe, située près de la partie la moins large et la moins accidentée de l’Isthme, au pied d’un rocher facile à transformer en citadelle. Ses plages et les criques voisines, d’un côté sur le golfe de Corinthe, de l’autre sur le golfe Saronique, sont autant de ports naturels, et les eaux mêmes de ces golfes, entourées de montagnes ou d’îles élevées, servent de rades aux navires. En ce lieu devait naître un entrepôt de trafic, d’abord entre les rivages des deux petites mers qui séparent le Péloponèse de la Grèce continentale, puis entre la mer Egée, l’Adriatique et tous les rivages de l’Occident. Lorsque l’histoire commence, Corinthe nous apparait comme une ville illustre entre les villes, et les divinités de la mer, apportées par les Phéniciens, trônent dans ses temples. La fable