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populations de la syrie

ment parmi les Sémites. Les langages, les types se ressemblent du nord au sud, et l’on a motif de croire que le berceau commun de la race se trouve peu éloigné, sur les avant-monts du Taurus arménien.
« pierre debout », de mersina
(Voir carte n° 98, page 11.)
Certains voyageurs attribuent à ce menhir, phénicien peut-être, une hauteur d’une quinzaine de mètres, d’autres 7 à 8 seulement.
C’est de là que, pendant la succession des âges, seraient partis les émigrants, quittant pour de plus vastes patries — d’un côté le Pays des Fleuves, de l’autre le littoral marin — leurs vallées trop étroites.

Une légende juive, recueillie par la Genèse, dit qu’Abraham, l’ancêtre mythique des Hébreux, résida longtemps au pays de Haran ou Caran. Il est vrai que, par suite d’une confusion évidente de traditions, le même Abraham ne se distinguait guère du « Père Orkham » d’Ur en Chaldée, mais tout le contexte et l’ensemble du récit relatif à la vie du patriarche hébreu montrent bien que les Juifs considéraient comme le père de leur race, non le roi d’une cité chaldéenne mais un chef de bergers, errant avec ses troupeaux dans les solitudes de la Cis-Euphratide. Les pâturages qu’ils disent avoir été parcourus par leurs aïeux commencent immédiatement au sud du pays de Haran, la terre