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l’homme et la terre. — libye, éthiopie

reliefs se rapportant à un culte solaire tout à fait analogue à celui des anciens Sémites : Phéniciens, Hébreux, Arabes, Sabéens. Malgré la barbarie des brutaux chercheurs d’or qui fondèrent une « bande noire » ou « Compagnie des ruines anciennes » (Ancient Ruins Company) et qui s’occupèrent de dévaliser tous les tombeaux pour en retirer et en fondre les objets précieux, sans se préoccuper de leur forme et de leur origine[1], on a fini par recueillir et conserver au moins des pierres qui racontent la civilisation des anciens immigrants.
plat avec signes du zodiaque

Le district qui a fourni le plus de renseignements sur cette époque de la culture antique se trouve dans le pays des MaTabele, à quelques kilomètres à l’est du chemin de fer qui relie Buluwayo à Salisbury. Les monolithes en stéatite compacte sont nombreux : ils ont de 20 à 30 centimètres de diamètre et leur longueur dépasse souvent 3 mètres, on en possède un exemplaire de 4 m. 30 de long ; la plupart de ces objets — appartenant indiscutablement à un culte phallique — sont surmontés d’un oiseau aux ailes reployées, et décorés d’une rosette solaire, « marque de fabrique qui permet de classer comme phéniciens les objets qui la portent » (Perrot et Chipiez). Des pierres presque identiques ont été trouvées à Paphos, en Cypre[2]. Un disque en bois très dur, qui provient des fouilles de Zimbabyeh, représente, sur le pourtour du cercle, les signes symboliques des mois, à l’exception du Cancer, dont l’invention date d’une période moins antique : ces onze signes correspondent à ceux de notre civilisation d’origine chaldéenne ; au centre du plat figure un crocodile, animal qui symbolisait pour les anciens la constellation polaire du cercle arctique[3].

  1. H. Schlichter, mémoire cité, p. 386.
  2. R. N. Hall aad W. G. Neal, The ancient Ruins of Rhodesia.
  3. Norman Lockyer, The Dawn of Astronomy, p. 150.