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l’homme et la terre. — égypte

une parfaite certitude que la découverte du paratonnerre est un fait moderne dont on est redevable à l’illustre Franklin. Sans doute les recherches et l’invention du diplomate américain furent très authentiques ; mais il n’était pas le premier, comme il le pensait, à « ravir la foudre », à « l’arracher au ciel comme il avait arraché le sceptre aux tyrans ». Cette conquête avait été faite avant lui par des savants égyptiens.

Légende de la Carte N° 145.
Thini, capitale des lre et 2e dynasties ; tombeaux à Abydos.
Memphis, antérieure peut-être à Thini ; capitale des 3e à 8e dynasties, ne disparut que vers le 7e siècle de l’ère chrétienne, après la fondation de Fostât, le vieux Caire, ville succédant elle-même à une Babylone grecque et romaine.
Heracleopolis, capitale des 9e et 10e dynasties.
Thèbes, ville très ancienne ; capitale des 11e à 13e et 17e à 22e dynasties, etc. ; mise à sac par Kambyse, elle perdit peu à peu son importance primordiale.
Xoïs (X. Delta), 14e dynastie. Tanis (T. Delta), 15e, 16e et 23e dynasties.
El Amarna, capitale d’Amenhotep IV, sous le nom de Kuitenaten.
Saïs (Sa. Delta), 24e, 26e et 28e dynasties.
Mendès (M. Delta), 29e dynastie. Sebennytès (Se. Delta), 30e dynastie.
Alexandrie, fondée par Alexandre de Macédoine, capitale sous les Ptolémées et les empereurs romains.
Ptolemaïs, capitale de la Haute Égypte sous les Ptolémées.
Le Caire, El Kâhireh, fondée en 969 (an 348 de l’hégire) par Gowher.
Nakadeh, sur la rive gauche du Nil, et non Neeadiyeh, sur la rive droite, est la Nagada citée dans le texte.
A quelques kilomètres au nord de Beni Hassan (tombeaux de la 12e dynastie) se trouve Zauiet el Maietin (tombeaux de la 6e dynastie).
L’Antinoë d’Hadrien se trouve aussi dans le même angle de la vallée.
Berenice était une importante ville d’entrepôt à l’époque grecque.
Hawara est identifiée par W. Willcocks avec Hauaru, Avaris, le dernier refuge des rois Hyksos, que les égyptologues cherchent sur un bras du Nil, près de Tanis.


Chacune des deux tours latérales qui précèdent les temples était rayée du haut en bas de profondes cannelures dans lesquelles s’adaptaient exactement deux mâts dépassant de beaucoup la hauteur de la construction et se terminant par quatre banderoles aux couleurs sacrées, rouge, blanc, bleu et vert : d’après les inscriptions, ces mâts, que l’on croit avoir été faits avec le bois d’une espèce d’acacia, se dressaient à plus d’une trentaine de mètres en hauteur, et l’extrémité en était garnie d’une armature en cuivre. Les textes disent expressément que ces hautes perches avaient été élevées pour « couper l’orage dans les hauteurs du ciel »[1]. Peut-il y avoir aucun doute ? N’est-ce point là exactement le paratonnerre, imaginé d’ail-

  1. Brugsch, Aus dem Morgenlande, p. 128 et suiv.