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l’homme et la terre. — égypte

mètre développé atteignait la même longueur que la côte du delta[1]. Les reconstructions idéales que font les archéologues de cette « merveille des merveilles » ne s’accordent pas entre elles, mais l’existence de l’ancien réservoir n’est point douteuse.

Cl. Bonfils.

rapides de la première cataracte avant l’établissement du barrage


En cette région de l’Egypte, l’industrie moderne fut certainement distancée par les hydrauliciens du temps de Mènes, l’antique Mitsraïm, c’est-à-dire du personnage légendaire qui représente la plus haute antiquité de la civilisation égyptienne.

Grâce à l’art avec lequel les agriculteurs géomètres de la vallée du Nil avaient su établir leurs bassins de réserve et le réseau de leurs rigoles d’irrigation, chaque goutte était utilisée et changée en plante savoureuse, en graine, en fruit. L’extrême sobriété des laboureurs économisait si bien les récoltes que les cabanes des fellâhin se pressaient en un village presque continu le long des deux rives fluviales. Aux époques où les populations vivaient en paix, sept ou huit

  1. Hérodote, Histoires, liv. II, 149.