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dieu collectif et national

qui restait de la nation dans la « Terre Promise ». Chaque essaim d’émigrants, chaque groupe de captifs emportait avec lui, comme son trésor le plus précieux, le souvenir du dieu qu’on adorait dans le temple de Jérusalem. Le culte de Yahveh se répandait ainsi en des centaines, en des milliers de lieux éloignés les uns des autres et se propageait chez les peuples les plus lointains.

Cl. Bonfils.

puits de jacob ou de la samaritaine, près du village d’aksar


La destruction de Samarie et la déportation des Israélites du nord, le rasement du temple de Jérusalem par les armées babyloniennes, puis sa reconstruction, lors de la rentrée des Juifs, ajoutèrent au sentiment religieux des fidèles tout ce que l’amour passionné du sol natal, tout ce que les souffrances et les joies éprouvées en commun, tout ce que le drame collectif de la décadence et du renouveau ont pu susciter de plus émouvant dans les cœurs.

A la suite de sa destruction, la petite Jérusalem, capitale d’un état