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sécheresse et humidité

soient de race arabe, galla ou nigritienne, offrent entre eux de ressemblance physique dans la structure et la démarche. Bien différents des Hyperboréens, gros et courts, aux figures joufflues, aux ventres proéminents, aux mouvements en roulis, ces fils du Soleil sont maigres et nerveux, souples, toujours bien découplés, d’une vitesse étonnante à la course.
homme de la tribu des danakil.
Ils ont les traits fermes et précis ; l’œil vif se dégage hardiment de la paupière, et la chevelure, seule protection du crâne contre les rayons de feu, retombe en crinière sur les épaules. Pour vêtement, Danakil et Somal n’ont que des blouses, ou simplement des draperies et des écharpes ; les cabanes où ils se retirent la nuit ne sont que des nattes de branchilles entrecroisées. Ils n’ont point, comme les Esquimaux, à entretenir une flamme. La nourriture de tous ces Afer ou « Errants » est des plus simples, car la froidure ne les oblige point à pousser activement la combustion intérieure : un peu de millet, du lait, du beurre, la chair du mouton, celle du poisson s’ils vivent au bord de la mer ; c’est tout. Le Bedja, le Dankali sont la sobriété même ; ils savent jeûner comme l’Innuit, mais leurs repas seraient un jeûne pour le mangeur de phoques. Volney, pesant la nourriture du Syrien, constata qu’elle ne dépasse pas six onces — 170 grammes — par jour, et, pour le Bedja, elle n’est certainement pas plus abondante.

Les Bédouins — nom que l’on donne à tous les nomades musul-