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observations astronomiques

les Chaldéens civilisés, groupés en des cités populeuses, n’étaient point des bergers et devaient leur développement intellectuel à leurs mœurs agricoles et sédentaires. Les peuples de leur voisinage, Arabes et Touraniens qui étaient bien des pasteurs nomades, auraient été dans ce cas beaucoup plus favorisés dans leurs études du ciel.

Dessin de G. Roux, d’après une photographie.

babil (porte de dieu) sur l’euphrate
Massif de briques de 180 mètres de côté et de 45 mètres de haut ; reste probable des jardins suspendus construits par Nabuchodonosor (Fr. Kaulen).

Non, la nécessité est la mère de l’industrie dans la plus haute acception du mot ; elle est la mère de la science, et c’est parce que des marins de Babylone avaient le plus urgent besoin de trouver un point fixe dans le ciel qu’ils découvrirent le pôle céleste, qu’ils observèrent la rotation apparente de la voûte étoilée avec ses constellations diverses gardant toujours leurs distances relatives, et qu’ils apprirent à connaître les planètes ou astres errants. Ils devinrent astronomes parce qu’ils étaient marins, et les Phéniciens furent leurs élèves. Il est vrai que plus tard, lorsque l’oppression eut tué toute initiative chez les popu-