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fossiles des cavernes

dentition qui ressemblait beaucoup à celle des grands anthropoïdes[1].

Grâce à ces débris et à d’autres qui avaient été trouvés précédemment, les savants spécialistes ont cru pouvoir diviser les hommes de l’époque paléolithique en plusieurs races, dont la plus ancienne, dite de Neandertal-Spy, d’après deux lieux de trouvailles des fossiles humains,
(Muséum d’Histoire naturelle : Anthropologie.)
crane de l’homme de cro-magnon (Face)
Epoque magdalénienne.
se distingue par la saillie considérable des arcades sourcilières, véritables auvents de l’œil, et par l’aplatissement du crâne, indiquant une grande ressemblance avec les grands singes : d’après Schwalbe, on devrait considérer ce type plutôt comme une formation intermédiaire entre l’homme et le pithécanthrope que comme un parent direct de l’homme actuel : dans l’arbre généalogique des espèces supérieures, cette race constituerait une branche spéciale.

Wilser propose aussi de classifier une nouvelle race, celle de Voïsek, d’après un squelette fossile de Livonie, trouvé en 1902, qui dépasse tous les autres types humains en dolichocéphalie (0,67).

Quant à l’homme de Cro-Magnon, qui vivait à l’époque magdalénienne, dans les cavernes du Périgord et du Limousin, c’était vraiment un homme, de haute taille, de front haut, de crâne noblement arrondi, et tout à fait remarquable par ses qualités artistiques : on a pu même se demander si la race de Cro-Magnon, qui d’ailleurs paraît avoir été violente et barbare, prompte à donner et à recevoir la mort, n’avait

  1. Albert Heim, Gorjanovic-Kramberger, Klaatsch, Moriz Hœrnes, etc.