asiatique jusqu’à l’océan Glacial et à la mer de Bering : en réalité, les Perses, ainsi que les Juifs, les Hellènes, en étaient venus à se considérer comme formant l’humanité par excellence, un peuple divin. Tout le reste ne constituait qu’un ramassis d’êtres indignes, n’ayant guère droit au nom d’hommes. Dans son ensemble, le Livre des Bois, de Firduzl, n’est autre chose que l’histoire de la guerre sainte entre les héros et les monstres, entre les bons et les mauvais génies, entre l’Iran, représentant le bien, et le Touran, symbole de tout ce qui est mal.
(Mission archéologique en Perse).
a. Terrain d’anciennes alluvions sur lequel fut bâtie la ville.
m, p, C, P, R. Fondations, caniveaux, dallage. f. Bon sol.
d. Niveau supérieur des ruines, n. Niveau actuel des alluvions.
D’ailleurs l’appellation de « Touraniens », adoptée par toute une école d’anthropologistes pour désigner les populations non aryennes du nord de l’Asie, prouve que la science moderne subit encore l’influence des passions et des idées qui animaient les anciens habitants de l’Iranie. Comme eux, et par une sorte d’instinct de race ou de langue, nous acceptons l’héritage d’orgueil et nous figurons volontiers que ces Touraniens, nés en dehors de notre monde d’élection, sont en toute chose nos inférieurs. Le contraste entre « Arya et Toura » puis entre Iran et Touran[1] était si nettement indiqué par la nature qu’il se perpétue chez nous après des milliers d’années à des milliers de kilomètres du lieu où il prit son origine.
Le territoire de l’Elam, dans l’acception primitive de ce nom, est
- ↑ Fr. Lenormant, Les premières Civilisations.