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matriarcat

veur comme dispensatrices de la vie matérielle. Ces chances étaient encore accrues dans les régions peu menacées de guerre, où l’homme ne s’élevait pas du coup à la première place en qualité de défenseur ou de conquérant[1]. Cependant il n’est pas certain que la guerre même ait
amazone dahoméenne
D’après une photographie.
toujours donné la suprématie aux hommes, car la légende relative aux amazones, dans l’Ancien Monde et le Nouveau, est trop générale pour qu’on n’admette pas le fait d’une antique domination politique de tribus guerrières commandées par des femmes. D’ailleurs, il n’y a pas que la légende, les exemples de femmes qui furent de véritables chefs ne manquent point dans l’histoire.

Mais que des amazones aient ou non existé en tribus politiques distinctes, il est incontestable que diverses peuplades ont absolument reconnu le pouvoir des femmes, et que chez d’autres, les hommes, tout en exerçant la domination, se réclamaient toujours de la famille maternelle. Hérodote, en un passage célèbre[2], dit que les Lyciens portaient le nom

  1. Ernst Grosse, Die Anfänge der Kunst, p. 36.
  2. Livre I, 173.