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routes et sentiers

Toutefois l’assèchement du sol des vallées a fait, en d’innombrables endroits, déplacer nombre de ces pistes : pour éviter les marais, les boues, les fourrés de végétation touffue, les embuscades, les voyageurs aimaient jadis à suivre les arêtes de collines, de manière à commander la vue des deux versants. Le Rennsteig de la Thuringe est le type le plus remarquable de ces chemins historiques, délaissés depuis que les routes ont pu s’établir dans toutes les vallées que l’homme a graduellement aménagées : on cherche maintenant, par une sorte de piété historique, à reconnaître tous les vestiges de l’antique tracé, mais le mode nouveau introduit par la civilisation moderne ne comporte plus guère l’existence de ces routes des crêtes.

N° 27. Rennsteig.

Mainte peuplade, dite sauvage, a su donner des preuves de science et d’audace architecturales par la construction de ponts et de glissières au-dessus de torrents, de précipices et même de vallées entières.