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monuments des primitifs

analogue aux weems des Hébrides et de l’Ecosse[1], ou bien à ces trous que creusent les mineurs des hauts plateaux tibétains pour se mettre à l’abri des âpres vents du nord qui rasent furieusement le sol, chassant les pierrailles devant eux. Récemment, les deux armées russe et japonaise ont reproduit ce travail en des proportions gigantesques par le creusement de leurs galeries casematées dans la terre dure des plaines du Hoang-ho. C’est au même ordre de travaux qu’appartiennent les huttes de neige savamment construites dans lesquelles se cachent les Eskimaux pendant les longs mois d’hiver.

casa blanca. — cañon de chelly, arizona (Voir page 186).

Après les premiers âges de l’enfance humaine, nos ancêtres apprirent par l’expérience, par des préoccupations d’art et sous l’impulsion de la nécessité, à modifier la forme des demeures primitives, sur les arbres ou dans les fourrés, dans la roche, la terre ou la neige. Bien avant les temps racontés par l’histoire, l’homme savait élever des constructions sur le sol, mais toutes différentes les unes des autres, suivant les maté-

  1. Fr. Garnier, L’Habitation humaine.