une « industrie du désert ». C’est là, sans nul doute, une affirmation trop catégorique. Du moins est-il certain que l’ancienne hypothèse, relative à la naissance de la culture sur les terres les plus fécondes, doit être également revisée.
Si l’homme doit infiniment à son éducateur, l’animal, pour la recherche et la conservation de la nourriture, c’est à lui aussi, ou à ses propres ancêtres animaux, qu’il doit très souvent l’art de choisir une demeure ou de se faire un abri.
Plus d’une caverne lui serait restée inconnue s’il n’avait vu la chauve-souris tournoyer autour de la fissure du roc au fond de laquelle s’ouvre la porte secrète des galeries
souterraines. Mainte bonne idée lui fut donnée également par l’oiseau constructeur de nids, si habile à entretresser fibres, laines et crins, même à coudre les feuilles. Le monde des insectes put enseigner diverses industries, l’araignée surtout qui tisse entre deux rameaux de si merveilleux filets, à la fois souples, élastiques et fermes. Dans la
forêt, l’homme se plaît au bruit rythmé que fait le gorille[1] frappant
- ↑ Karl Groos, Die Spiele der Menschen, p. 49.