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bouts : d’où vient leur amertume ? de ce qu’on ose penser sans leur avis. Et chez les grands personnages : de quoi se plaignent-ils ? de ce qu’on les aborde comme d’autres hommes. On ne leur cède plus le pas, on néglige de les saluer. Et quand on obéit aux représentants de l’autorité, parce que le gagne-pain l’exige, et qu’on leur donne en même temps les signes extérieurs du respect, on sait ce que valent ces maîtres ; et leurs propres subordonnés sont les premiers à les tourner en ridicule. Il ne se passe pas de semaine que des juges siégeant en robe rouge, toque sur tête, ne soient insultés, bafoués par leurs victimes sur la sellette. Tel prisonnier a même lancé son sabot à la tête du président. Et les généraux ! Nous les avons vus à l’œuvre. Nous les avons vus, im-