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l’évolution, la révolution

n’est-ce pas la règle de le laisser périr ?

Ainsi, sans paradoxe aucun, le peuple — ou tout au moins la partie du peuple qui a le loisir de penser — en sait d’ordinaire beaucoup plus long que la plupart des savants, et cela sans avoir passé par les universités ; il ne connaît pas les détails à l’infini, il n’est pas initié à mille formules de grimoire ; il n’a pas la tête emplie de noms en toute langue comme un catalogue de bibliothèque, mais son horizon est plus large, il voit plus loin, d’un côté dans les origines barbares, de l’autre dans l’avenir transformé ; il a une compréhension meilleure de la succession des événements ; il prend une part plus consciente aux grands mouvements de l’histoire ; il connaît mieux la richesse du globe : il est plus homme enfin. À cet égard,